Eric LibertadCes militantes “féministes identitaires” ont l’habitude d’infiltrer les manifestations de gauche. Elles ont annoncé leur présence dans le cortège parisien du 8 mars, pour la Journée des droits des femmes. La chercheuse Magali Della Sudda décrypte.<br><br> <em>Des membres du collectif d’extrême droite Némésis à la grande manifestation du 23 novembre 2024 contre les féminicides et les violences sexuelles, à Paris. Photo Cesar Vilette/Ola News/Sipa</em><br><br>« Féministes identitaires » revendiquées, les militantes du collectif d’extrême droite Némésis ont, depuis leur création en 2019, pris l’habitude d’infiltrer les manifestations de gauche pour y clamer des slogans anti-immigration et anti-islam. Alors qu’elles annoncent leur présence dans le cortège du 8 mars, pour la Journée internationale des droits des femmes, Magali Della Sudda, chargée de recherche au CNRS et autrice notamment des <em>Nouvelles Femmes de droite</em> (éd. Hors d’atteinte, 2022), revient sur l’origine et les revendications de ce mouvement.<br><br><strong>Comment le collectif Némésis s’est-il formé ?</strong><br>Il est né à l’été 2019, d’une rencontre de jeunes femmes qui fréquentaient une page Facebook « Bellica » et une messagerie privée Bellica Paris, animées par l’influenceuse identitaire Solveig Mineo. Celle-ci s’est notamment fait connaître au moment de l’affaire Mila, en affirmant que les féministes actuelles ne défendaient pas de manière adéquate les femmes, dont les droits fondamentaux seraient menacés par l’immigration, et en particulier par l’islam. Elles réalisent leur premier « coup » à l’automne 2019, en faisant irruption dans l’un des premiers grands cortèges post- #<a class="" href="https://fedi.thechangebook.org/search?tag=MeToo" rel="nofollow noopener" target="_blank">MeToo</a>, en brandissant des pancartes présentant les hommes issus de l’immigration comme les premiers auteurs des violences sexistes et sexuelles. Elles sont écartées de la manifestation, filment l’événement et entretiennent ensuite un discours de victimisation dans les médias conservateurs qui les relaient immédiatement.<br><br><p><strong>Elles ont une stratégie parasitaire : elles utilisent les grandes mobilisations féministes pour mieux faire passer leur message</strong></p><br><strong>Sont-elles intégrées parmi les autres groupes nationalistes ?</strong><br>Elles occupent aujourd’hui une place hégémonique, après avoir remplacé les Antigones, qui représentaient le creuset des « nouvelles femmes de droite » de 2013 à 2017. Le collectif fait néanmoins débat depuis sa création parmi les influenceurs nationalistes et d’extrême droite, qui sont à la fois heureux de voir arriver des femmes dans leurs rangs mais ont du mal à partager le pouvoir. Les militantes de Némésis sont jeunes, elles ont été socialisées dans un monde où les valeurs d’égalité dominent et n’ont pas envie de s’en laisser conter, y compris par les hommes de leur propre bord. Une altercation entre Alice Cordier et l’influenceur d’extrême droite Baptiste Marchais, en décembre 2021, pendant laquelle il l’avait giflée, illustre bien les tensions internes aux mouvements nationalistes sur la question de la place des femmes.<br><br><strong>Némésis a plusieurs fois infiltré les manifestations féministes et de gauche, comme on l’a notamment observé en novembre dernier, pendant la marche contre les violences faites aux femmes. Pourquoi ?</strong><br>Elles ont une stratégie parasitaire : elles utilisent les grandes mobilisations féministes pour mieux faire passer leur message. Elles arrivent incognito, toujours accompagnées d’un service d’ordre militant ou professionnel, puis brandissent des pancartes anti-immigration à des fins provocatrices. Elles emploient cette méthode car elles sont en réalité très peu nombreuses : la force du féminisme et le consensus créé autour de la lutte contre les VSS [violences sexistes et sexuelles, ndlr] leur permettent de mieux avancer leur projet politique, en attirant l’attention de tous les médias, y compris non alliés, afin de faire exister leur discours dans l’espace public.<br><br><strong>Est-ce dans ce but que le collectif a annoncé participer à la marche du 8 mars ?</strong><br>Leur stratégie parasitaire vise précisément à empêcher d’entendre ce que les femmes auront à dire ce 8 mars, sur l’accès à la santé reproductive – la France a perdu les trois quarts de ses maternités en cinquante ans –, la contraception, l’avortement, les inégalités économiques ou la réforme des retraites. En agissant ainsi, elles détournent les regards du fond, c’est-à-dire du fait qu’il y a encore aujourd’hui de sérieuses raisons de se battre pour les droits des femmes.<br><br><em>source :</em> <span class="">#^</span><a class="" href="https://www.telerama.fr/debats-reportages/collectif-d-extreme-droite-nemesis-elles-utilisent-la-cause-des-femmes-pour-faire-avancer-la-cause-nationaliste-identitaire-et-securitaire-7024655.php" rel="nofollow noopener" target="_blank">https://www.telerama.fr/debats-reportages/collectif-d-extreme-droite-nemesis-elles-utilisent-la-cause-des-femmes-pour-faire-avancer-la-cause-nationaliste-identitaire-et-securitaire-7024655.php</a><br><br>Repost de @<a href="https://www.yiny.org/accounts/looping" rel="nofollow noopener" target="_blank">Looping</a> via @<a href="https://piaille.fr/@Shibanarchiste" rel="nofollow noopener" target="_blank">Shibanarchiste :verified:🏳️⚧️</a><br><br>#<a class="" href="https://fedi.thechangebook.org/search?tag=extremedroite" rel="nofollow noopener" target="_blank">extremedroite</a> #<a class="" href="https://fedi.thechangebook.org/search?tag=fascisation" rel="nofollow noopener" target="_blank">fascisation</a> #<a class="" href="https://fedi.thechangebook.org/search?tag=nemesisfaf" rel="nofollow noopener" target="_blank">nemesisfaf</a> #<a class="" href="https://fedi.thechangebook.org/search?tag=islamophobie" rel="nofollow noopener" target="_blank">islamophobie</a> #<a class="" href="https://fedi.thechangebook.org/search?tag=racisme" rel="nofollow noopener" target="_blank">racisme</a>